Tout savoir sur le DON VOLONTAIRE DE MOELLE OSSEUSE
Commençons par l'histoire de Chloë
Lorsqu’un médecin a besoin de pratiquer une « greffe » de moelle osseuse pour son malade, souffrant d’une grave maladie du sang, comme la leucémie, il va chercher un donneur compatible, c’est-à-dire présentant le plus de similitudes avec la carte d’identité biologique du malade.
Il va d’abord chercher au sein de la fratrie (1 chance sur 4), puis, s’il n’y a pas de donneur compatible au sein de la fratrie, interroger le fichier des « veilleurs de vie » d’abord au niveau national, puis au niveau international.
La compatibilité avec un donneur non apparenté est d’ 1 sur 1 million.
Le fichier français est pauvre, vieillissant et composé de 2/3 de femmes. Or les médecins vont privilégier les donneurs jeunes et masculins, pour donner le plus de chances de guérison aux malades.
Pourquoi des jeunes ? Leur moelle osseuse est riche en cellules souches, donc plus efficace pour le malade
Pourquoi des hommes ? Leur moelle osseuse est dépourvue des anticorps générés au moment des maternités, leur greffon est donc mieux toléré par le malade
Pourquoi diversifier les origines génétiques des donneurs ? Pour que tous les malades aient des chances de trouver un donneur compatible.
Qu’est-ce que la moelle osseuse ?
La moelle osseuse est un tissu présent à l’intérieur des os, tous les os pour les jeunes enfants et certains os, dits « plats » (os de la cage thoraciques, sternum, omoplates, boite crânienne, bassin), lorsqu’on est adulte. Elle héberge les cellules souches hématopoïétiques qui fabriquent les cellules sanguines :
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les globules rouges, qui transportent l’oxygène
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les globules blancs, qui luttent contre les infections
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les plaquettes, qui arrêtent les saignements
Il faut bien préciser que la moelle osseuse n'a rien à voir avec la moelle épinière, située dans la colonne vertébrale et qui appartient au système nerveux.
C’est quoi, une maladie de sang ?
Cette « machine à faire le sang » fonctionne sans cesse à plein régime, produisant 300 à 400 milliards de cellules sanguines chaque jour. Mais parfois elle se met à dysfonctionner ; des cellules n’arrivent pas à maturité, ne pouvant donc plus assurer leur fonction ou bien des cellules anormales se mettent à proliférer, comme c’est le cas des globules blancs pour la leucémie, le cancer du sang le plus connu.
Les traitements de ces maladies ont considérablement évolués ces dernières années avec l’immunothérapie et d’autres techniques, venues s’ajouter à la chimiothérapie et la radiothérapie. Quelquefois, ces traitements ne suffisent pas ou ne sont pas adaptés et le médecin n’aura pas d’autre choix que de remplacer ce système sanguin déficient par celui d’un donneur compatible. Mais cette compatibilité est génétique et n’a pas de rapport avec les groupes sanguins ; elle est donc très rare !
Comment trouver un donneur compatible ?
Les médecins vont d’abord chercher au sein de la fratrie où on a 1 chance sur 4 d’être compatible avec son frère ou sa sœur. Si aucun des frères et sœurs n’est compatible, on a recours au registre national puis, à défaut, au registre mondial (les fichiers de 73 pays sont interconnectés).
Or, un donneur non-apparenté n’a qu’1 chance sur 1 million d’être compatible avec le malade. Compte tenu de la faiblesse du registre français, 370.000 inscrits fin 2022 (la France fait figure de mauvais élève), un donneur étranger intervient dans plus de 90% pour une greffe d’un malade français. En Allemagne notamment, le fichier est de 8 millions de personnes.
Quand on est identifié comme compatible avec un malade, que se passe-t-il ?
Lorsqu’un Veilleur de vie est identifié dans le registre comme étant compatible avec le malade (même identité biologique), le corps médical le contacte pour vérifier qu’il est toujours en parfaite santé, indispensable pour pouvoir donner. Il s’inquiétera de savoir s’il est toujours partant, même si à ce moment-là, ça devient compliqué pour le donneur identifié de refuser, car le malade se verrait privé d’une chance d’être sauvé. Le donneur devra passer au tribunal pour signer un formulaire de consentement au don. Les médecins vont ensuite fixer une date de don, en tenant compte des contraintes personnelles et professionnelles du donneur, cette date intervenant en général 1 mois ou 3 mois après le premier contact.
Le don, comment ça se passe ?
Les médecins auront choisi entre deux modes de prélèvement, en fonction des besoins du malade.
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Don par cytaphérèse (dans plus de 80% des cas) : Quelques jours avant le don, le donneur reçoit un médicament par injection sous-cutanée (2 fois/jour). Il sert à stimuler la production des cellules souches de la moelle osseuse et à les faire passer des os vers le sang, là où les médecins vont les récupérer. Pas d’inquiétude : ce produit est identique à ce que le corps fabrique déjà naturellement. Le jour du don, le donneur sera installé confortablement pendant 4 heures à l’EFS ou à l’hôpital : on prendra son sang dans un bras, on le fera passer dans un centrifugeuse qui triera les cellules souches et en fera une poche, appelée « greffon ». Le sang est restitué au corps dans la foulée. Le greffon sera transfusé au malade dans les 12 à 36 heures.
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Si le malade a besoin de la totalité de la moelle osseuse, c’est-à-dire les cellules souches et leur milieu environnant, les médecins vont devoir aller la chercher directement dans l’os du bassin, avec une ponction, qui constitue une intervention très simple. L’os étant très sensible, une courte anesthésie générale est nécessaire. Pour ce prélèvement, le donneur est pris en charge 48h à l’hôpital par un personnel qualifié. Le temps de tout bien faire, en parfaite sécurité !
Et côté risques ?
Attention aux fausses rumeurs : un prélèvement de moelle osseuse n'entraine aucun risque de dommages neurologiques de type paralysie. Pour rappel, la moelle osseuse n’est pas la moelle épinière !
Enfin, concernant les cellules de moelle osseuse du donneur : sachez qu’après le don, elles se régénèrent rapidement.
Et bien sûr, ça ne coûte rien au donneur ! Tous les frais médicaux et non médicaux liés au don sont pris en charge. Y compris l’indemnisation si le temps consacré au don entraine une perte de rémunération.
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